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Le 238 prend la route


Je suis toujours attiré par ces véhicules hors d'âge. Pourtant la conduite n'était pas toujours évidente, les moteurs poussifs, la direction digne d'un camion, le confort inexistant. Ils étaient avant tout conçus pour le travail.

Le 238 prend la route et me mène aux quatre coins de la France. Le moteur est très bruyant et n'aime absolument pas la montagne ... contrairement à moi. Dès que cela grimpe un peu, il se transforme en gouffre à carburant, mais à cette époque, le litre d'essence était encore abordable.

Le réservoir était de petite taille, ce qui m'a causé quelques frayeurs, quand le voyant passait au rouge au milieu de nulle part! J'ai souvent pratiqué le système roue libre dans les descentes pour éviter la panne sèche!

Très rapidement, un problème s'est manifesté. Une surchauffe du moteur. Ce problème n'a jamais était résolu, aucun mécano n'ayant trouvé l'origine de la panne. Le véhicule avait une petite particularité. Le vase d'expansion était accessible depuis le tableau de bord, par une petite trappe.

Chaque trois cents kilomètres, il n'y avait plus d'eau pour refroidir le moteur. Alors je roulai avec un jerrican d'eau en cabine, et m'arrêtais dès que le voyant de surchauffe se manifestait, pour remplir le vase d'expansion. Cela durant les deux années d'utilisation du 238.

La suspension était fantastique! Sur les petites routes défoncées, j'avais l'impression d'être sur un bateau en pleine tempête. Accroché à mon gigantesque volant à plat, je subissais un mouvement montant puis descendant, me permettant d'admirer successivement le ciel puis le bitume. Impression de haute mer assurée!

L'aménagement était spartiate, mais fonctionnel. Lors de nos étapes, il attirait la curiosité des passants et permettait quelques rencontres. Aujourd'hui, le camping-car attire surtout l'animosité. Trop de véhicules, gène pour les habitants ou les automobilistes que l'on croise, sans gène de certains propriétaires qui transforment les parkings en camping à leur usage. C'est un sujet que je compte aborder plus tard, ayant eu moi même un de ces monstres de la route.

L'aménagement tenait la route ... ou presque. Mon inexpérience en bricolage a commencé à donner ses fruits lorsque les clous sans tête ont commencé à vouloir s'évader! Les vibrations du véhicule m'obligeaient à régulièrement redonner quelques coups de marteau.

Ce véhicule, je l'ai utilisé en période estivale, mais aussi au cœur se l'hiver. Il suffisait d'allumer le réchaud pour obtenir rapidement un peu de chaleur. Le problème, c'était la nuit. La petite couche de liège qui servait d'isolant n'était pas à la hauteur. Il n'était pas rare de me lever est de trouver les bouteilles d'eau, situées dans le coffre de banquette, gelées! A contrario, l'été, dormir était impossible sans garder les portes ouvertes.

Cette histoire d'amour avec le fiat 238 a duré deux ans. C'est mon meilleur ami qui a continué a l'utiliser quelques années de plus. Il a au passage résolu le problème de surchauffe. Le 238 avait deux radiateurs. Il y en avait un qui était défectueux. Problème tout simplement résolu en le changeant! Aucun mécano n'avait trouvé la solution!

Il a continué sa route en changeant de couleur, repeint en vert prairie par mon ami, et il a changé de nom, exit road runner, bienvenue à Diogène!

Fin de l'histoire, mais pas pour longtemps, un nouveau projet me trotte dans la tête ...

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